1 Croix devant l’église
![]() |
Orientation |
Place
de l’église
Latitude : 47° 1' 54" N
Longitude :
4° 44' 10,68" E
Altitude :
400 m
Taille : 4,30 m
C’est
l’ancienne croix du cimetière du village qui s'est longtemps trouvé là, devant l’église et sur
son flanc nord.
Les plans anciens (plan des chanoines de St Lazare d’Autun, 1764-1769, plan du cadastre de 1825) situent cette croix au bord de la Grande Rue (maintenant route de Pommard), c'est à dire à l'emplacement actuel du monument aux morts.
Description :
Le
piédestal monolithique de section carrée est installé sur un double
emmarchement circulaire.
Le
dé porte une date : 1804. Il supporte un fût cylindrique renflé, orné en
son milieu d’un cœur sculpté en relief.
La base du fût est consolidée par une armature de fer forgé comportant quatre volutes. Cette armature semble avoir été confectionnée au cours du XXe siècle, car on ne la voit pas sur les cartes postales anciennes.
Le
croisillon semble récent, car la surface de la pierre n’est nullement érodée et
garde toutes les traces des outils du sculpteur. Ce dernier a laissé son
monogramme sur son œuvre (CM).
Cette croix présente un Christ sculpté très expressif.
Fait unique parmi toutes les croix de la paroisse, les pieds du Christ ne sont pas visibles. Ils sont comme pris dans une gangue de pierre.
Une
colombe, représentation symbolique du Saint-Esprit, se trouve au
sommet de la croix. Une telle disposition est à rapprocher de la croix de
Saint-Romain qui présente aussi un oiseau dans la même situation, mais qui est
un pélican, symbole du Christ.
Bien que récent, le croisillon est fortement dégradé : les deux bras ont été cassés. Est-ce le résultat d’un accident, d’une malveillance, ou de la fragilité de la pierre ? Toujours est-il que les fractures n’ont pas été simultanées, puisqu’on dispose de photographies montrant que l’un des bras est cassé alors que le second est toujours intact.
Historique :
1804
n’est pas la date de la construction, mais de la restauration de la croix. Il a sans doute été nécessaire de la refaire après les destructions de la Révolution.
On
est sûr qu’il existait une croix dans ce cimetière avant cette date : en effet, en 1699, le
registre paroissial relate qu’un vieillard est mort sur ses marches en sortant de
l’église après la messe :
« Le
2 mars 1699 a été inhumé dans l’église, proche les fonts, Jean Carrez l’ancien âgé de quatre-vingt-trois ans, ayant été
confessé et communié le jour d’hier, et décédé sur la croix du cimetière en
retournant de la messe. Sont assistés à ses obsèques Pierre et Jean Carrez ses
fils, Edme Béranger et François Carrez ses petits-fils et autres parents et
amis. »
2 Croix du cimetière
![]() |
Orientation |
Situation :
Latitude : 47° 2' 2,07" NLongitude :
4° 44' 16,44" E
Altitude :
406,6 m
Taille : environ 3 m
Cette
croix se dresse dans le nouveau cimetière, au carrefour de la D 11 et de la rue
de Cornillon.
Description :
Relativement
discrète, avec son piédestal masqué par la végétation, cette croix dépasse à
peine certaines croix des tombes individuelles.
Elle
présente un fût cylindrique renflé, qui comporte un cœur au milieu du fût, semblable
à ce que l’on voit sur la croix de l'ancien cimetière restée devant l’église.
L’imitation n’est sans doute pas fortuite.
Le fût se termine par un chapiteau, délimité à la base par une bague en forme de cordon tressé.
La
croix est soutenue par un piédestal cylindrique
Historique :
Cette croix a sans doute été construite au moment où le cimetière a quitté l’église pour être installé à ce nouvel emplacement. Cela se produisit postérieurement à 1825, car ce cimetière n’existe pas encore sur le plan du cadastre de cette époque.
3 Croix du Mont
Situation :
![]() |
Orientation |
Latitude :
47° 1' 48,76" N
Longitude :
4° 44' 18,32" E
Altitude :
434,9 m
Taille : 2,8 m
Rue
du Mont
C’est une croix de sommet, qui domine le village. Elle est implantée au point le plus haut d’un relief de pierre dure (âge bathonien, type pierre de Comblanchien). Ce relief est délimité par deux failles géologiques, l’une qui le sépare de la vallée du village à l’ouest, et l’autre du plateau à l’orient.
Description :
Le
monument comporte un piédestal carré, posé sur une marche dont certains
éléments, mal dégrossis, font sans doute partie du rocher lui-même.
La date de 1817 est gravée sur le dé qui supporte le fût (il s'agit sans doute d'une date de reconstruction après la Révolution).
Le fût est en deux parties. On remarque immédiatement que ces deux parties n’ont pas exactement le même diamètre, car celle du dessous est légèrement plus grosse. Deux explications sont possibles : soit on a adapté tant bien que mal des éléments disparates pour reconstruire la croix, soit le fût était plus long à l'origine et il existait un segment intermédiaire qui a disparu.
Le
croisillon était en très mauvais état. Après avoir subi des réparations de fortune, il a fini par tomber en 2018.
Un nouveau croisillon a été mis en place, taillé sur le même modèle que le précédent. La bénédiction a été faite par le père Nollé le 2 juillet 2022.
Historique :
Vers 1760, le curé de Meloisey a répondu à l’enquête devant servir à établir la carte de Cassini. Il a signalé qu’il y avait au moins deux croix de pierre sur sa paroisse :
- « L’une sur la montagne qui est à l’orient à trois cents pas du village », (environ 290 m), c’est certainement la croix du Mont.
- L’autre « sur une autre montagne du côté du nord à un demi-quart de lieue de mon village », (environ 730 m). Cette deuxième croix ne semble pas correspondre à une croix encore existante..
4 Croix en Cornillon
![]() |
Orientation |
Situation :
Latitude :
47° 1' 42,72" N
Longitude :
4° 44' 30,85" E
Altitude :
420,4 m
Taille : 3,50 m
Sur le cadastre de 1825, le lieu-dit s’appelle « la Croix Blanche ».
Description :
Le
piédestal paraît beaucoup plus ancien et rustique que le reste du monument. Il
est de forme globalement carrée, mais ses arêtes sont très émoussées, et ses
faces latérales irrégulières sont tantôt verticales tantôt inclinées.
Le fût, de forme cylindrique renflée, est supporté par un dé sur lequel sont gravées deux inscriptions, sur les faces orientales et occidentales.
Le croisillon, sobre, ne montre aucun ornement ni aucune inscription.
Historique :
Simon
Fortier, décédé à 73 ans le 8 avril 1853, propriétaire cultivateur à Meloisey,
était le mari de Marguerite Emonin, décédée à 76 ans le 7 mars 1858. Le
recensement de 1836 indique qu’il exerçait la profession de maréchal.
Comme
l’indique l’inscription gravée, ces personnes ont restauré cette croix ancienne
en 1842.
Il est sûr qu’elle est antérieure à 1842 car elle figure sur le plan du cadastre napoléonien de 1825.
5 Croix de Maitranceaux
![]() |
Orientation |
Situation :
Hameau
de Maitranceaux
Latitude :
47° 1' 19,57" N
Longitude :
4° 44' 9,42" E
Altitude :
318,8 m
Taille :
environ 4,30 m
Description :
Le monument repose sur un emmarchement circulaire à 3 degrés, aux marches imposantes.
Une base de piédestal octogonale du XVe siècle est encore en place, assez fortement érodée.
Puis
on observe un fût cylindrique renflé, surmonté d’un chapiteau et d’un croisillon
simple aux branches cylindriques.
On ne note aucune inscription.
Historique :
Quand
Guillaume Peaudoye acheta le domaine en 1286, il n’y avait aucune construction.
Ce n’étaient que des prés, terres, vignes, bois et cours d’eau.
Son
fils Anselme ou Anceau Peaudoye en hérita, agrandit ses possessions, et fit
construire un moulin, le moulin de maître Anceau à l’origine du hameau (un
titre de la cathédrale d’Autun daté de 1313 cite : Molendinum Magistri Ancelli). Il était seigneur d’une partie d’Auxey,
conseiller très écouté du duc de Bourgogne Eudes IV, et chanoine du chapitre de
la cathédrale d’Autun. À sa mort en 1348 il lègue son domaine de Meloisey à ce
même chapitre.
En
tant qu’homme d’église, il ne serait pas surprenant qu’il ait fait construire
une première croix sur son domaine.
Ce personnage a vécu la fin d’une époque. Après lui, les calamités allaient se succéder. La dynastie capétienne des ducs de Bourgogne qu’il avait fidèlement servie s’est éteinte à cause de la peste, et a laissé la place aux ducs Valois. D’ailleurs, lui-même est précisément mort l’année de la Peste Noire, qui a atteint la Bourgogne en 1348 et entraîné une terrible mortalité. D'autres malheurs s'y ajoutèrent : la Bourgogne allait être soumise aux ravages des Anglais qui déferlèrent à la suite de la défaite de Poitiers, puis à ceux des grandes compagnies.
Bien
plus tard, alors qu’il ne restait sans doute de cette croix qu’un moignon de
piédestal sur ses trois marches, on s’avisa de la relever, et on installa un
fût cylindrique dont la minceur et la délicatesse s’accordent mal avec la puissance
du socle. Le croisillon a sans doute été remplacé à son tour, car celui qui est
en place actuellement ne paraît pas du même style que le fût. Moins orné et
plus épais, il paraît plus récent.
Ainsi
cette croix, telle qu’elle se présente actuellement, est certainement le
résultat d’une histoire mouvementée faite de destructions et de rétablissements
successifs.
6 Croix route de Saint-Romain
![]() |
Orientation |
Situation :
Latitude :
47° 1' 38,75" N
Longitude :
4° 43' 43,09" E
Altitude :
346 m
Taille : 2,50 m
Près
de la station d’épuration.
Historique :
C’est
une croix datée de 1878, mais il ne reste de cette époque que le piédestal sur
sa marche carrée monolithique.
Une
pierre carrée déposée à côté de la croix a pu faire partie du calvaire autrefois.
Comme
l’indique l’inscription, le monument qui était probablement dégradé a été
restauré en 2016 par une initiative privée.
Le
nouveau croisillon est métallique.
7 Croix de Triou
![]() |
Orientation |
Situation :
Latitude :
47° 1' 48,35" N
Longitude :
4° 43' 40,98" E
Altitude :
383 m
Taille : 3,60 m
Cette
croix ancienne est implantée hors de l’agglomération.
C’est
une croix de carrefour, installée au croisement de la rue de Criolle et de la rue
de Gevrey.
Elle a donné son nom à un lieu-dit cadastral : "la Croix de Triou", lieu-dit qui était également nommé "en Mollechot" en 1764.
Description :
Le
piédestal carré est posé sur un emmarchement composé de deux marches rondes au
moins. On ne peut dire s’il en existe d’autres, car cet emmarchement est en
partie enterré dans le talus du chemin.
On
lit une inscription sur le dé :
Le
fût octogonal est en deux parties. Quatre agrafes de fer maintenaient les deux
tronçons en place. On voit très bien leurs emplacements, mais elles ont été
enlevées et sans doute remplacées par un goujon métallique interne.
Au sommet du fût se trouve un écu, sans inscription. Si un blason y était peint ou sculpté, il a pu disparaître ou être raboté par la suite. L’existence de cet écu permet de penser que peut-être cette croix était une croix seigneuriale fixant la limite d’un fief. Ce n’est qu’une hypothèse, car les armoiries n’étaient pas réservées à la noblesse.
Le
croisillon est plus récent : ses arêtes sont moins érodées que celles du
fût. Peut-être date-t-il du XIXe siècle.
Bien
que récent, il est en mauvais état. Il devait y avoir au bout de chaque bras
des fleurons, représentant probablement le soleil et la lune, mais les goujons
de fer qui les maintenaient ont rouillé, la pierre a éclaté, et les fleurons
ont disparu.
Historique :
Le
plan de 1764 représente cette croix au milieu du carrefour. Sur ce plan, Triou est
orthographié Trioux.
En
1884, l’instituteur Chevalier écrivait : « La tourmente de 1793 ne se
fit guère sentir à Meloisey, on cassa quelques croix, on en cacha d’autres ».
À propose de la Croix de Triou, il dit « Cette croix fut enterrée pendant
la Révolution, et réédifiée après » (manuscrit des Archives de Beaune,
référence 45Z291).
8 Croix rue du Tilleul
![]() |
Orientation |
Situation :
Latitude :
47° 1' 56,3" N
Longitude :
4° 44' 1,36" E
Altitude :
409,3 m
Taille :
2,90 m
Au
croisement de la rue du Tilleul et de la rue de Clou.
Description :
Le
piédestal carré est installé sur une marche grossièrement taillée insérée dans
un muret.
Ce
piédestal semble être une pierre de réemploi, car des agrafes de fer dont on voit
encore la trace le liaient à un autre bloc placé au-dessous, qui a disparu.
Quand on a gravé l’inscription en 1818, il a fallu en tenir compte et ménager
l’emplacement de l’agrafe.
ENE
CARRE ET
EDME
CORNEAUX
ONT
POSES CETTE
CROIX EN 1818
Le
fût est de section carrée, aux angle abattus.
Il
semble avoir été cassé par le milieu et réparé.
Le
sommet du fût est carré, mais la base du croisillon, moins profonde, est
disposée en retrait.
Les
extrémités des branches du croisillon sont décorées de cercles concentriques.
On remarque le titulus INRI.
Historique :
Sur
le plan de 1764, la croix est au milieu du carrefour. Non loin de là, un puits se
trouve proche d’une maison.
Sur
le plan d’alignement de 1842, la croix n’est plus au même endroit : elle a
rejoint le puits près de la maison. Actuellement, le puits n’est plus visible, mais la croix est restée au même endroit.
La
croix existait donc avant la date de 1818 qui figure sur l’inscription. On peut
supposer que cette date est celle du rétablissement de l’ancienne croix.
9 Croix du lavoir
![]() |
Orientation |
Situation :
Au
carrefour de la rue des Étables et du chemin du Vers
Latitude :
47° 2' 1,44" N
Longitude :
4° 43' 59,63" E
Altitude :
417,4 m
Taille :
2,90 m
Description :
Le
piédestal carré est posé sur une marche carrée enterrée qu’on devine à peine.
Ses
arêtes sont plus émoussées que le reste de la croix. Ce piédestal est fait d’une pierre de nature
différente.
Établi
sur ce piédestal ancien, le reste du monument paraît dater du XIXe
siècle.
Le
fût octogonal est en deux tronçons. Le croisillon est très simple.
Il
n’existe aucune inscription.
Historique :
La croix se trouvait au milieu du carrefour selon le plan de 1764. Elle est
maintenant sur le bord. Le plan d’alignement de 1842 la montre déjà à son
emplacement actuel.
Le
plan de 1764 nous informe que cette croix s’appelait la croix d’Étaule, car elle
se trouvait dans la rue d’Étaule.
De
nos jours, la rue d’Étaule est devenue la rue des Étables.
Croix disparues
Le plan de 1764-1769 montre 5 croix qui n’existent plus de nos jours, et encore tout le territoire de Meloisey n’est-il pas pris en compte, car seules sont représentées sur ce plan les terres où les chanoines de St-Lazare d'Autun prélevaient leur dîme.
Ces 5 croix sont les suivantes :
Une
croix au milieu du carrefour de la rue Chaley et de la rue Sous-la-Velle.
Une
croix au centre de la placette formée par l’intersection de la rue Montfort et
du chemin de Mavilly.
Une
croix à l’intersection du chemin de la Perche et du chemin de Mavilly, appelée
Croix de Marcilly.
Une
croix à l’intersection des actuelles routes D17 et D111, sous Maitranceaux.
Une
croix sur la route de Saint-Romain, appelée croix de Changey, faisant la
frontière entre Meloisey et Saint-Romain. Seul demeure sur le cadastre le nom
du lieu-dit, « en Changey ».
Plan des croix de Meloisey, où figurent les croix encore existantes, et les croix disparues connues par le plan de 1764 :
ANNEXE : le dépliant des croix de Meloisey
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire