POMMARD


Orientation
1 – La croix de Pommard


Latitude :  47° 00' 08,18" N
Longitude : 4° 48' 02,22" E

Altitude : 242,70 m
Taille : 2,20 m

Inscriptions:
ICI FUT LA LEGENDAIRE
CROIX
DE POMMARD
ÉRIGÉE AU XIIE SIÈCLE
DÉTRUITE EN 1793
RECONSTRUITE
EN
1958
Cette croix, encore appelée croix Planet, signalait un passage particulièrement difficile à franchir pour les voyageurs. Le lieu-dit Planet signifierait plaine ou plateau, car la croix est située sur un terrain plat qui fait suite à la zone délicate.
La rivière Vandaine, qui traverse le village de Pommard, rencontre à sa sortie la route de Beaune à Chalon. Longtemps, il n’y eut qu’un simple gué, où les attelages risquaient de s’embourber, surtout par temps de pluie ou d’orage. On rapporte que le socle de la croix comportait une niche dans laquelle on déposait une offrande quand le passage s’était bien passé.
Cette croix est à l’origine de la célèbre expression « Tu n’es pas à la croix de Pommard ! » Puis un pont fut construit en 1670, et les difficultés cessèrent, mais l’expression est restée.
Des bornes en forme de colonne entouraient la croix et servaient de poteaux indicateurs.
La croix disparut à la Révolution. Les bornes furent recueillies au château (personne ne sait si elles s'y trouvent encore).
On refit une croix en 1958, à l’emplacement supposé de l’ancienne.
Les lignes de la nouvelle croix sont modernes, mais on a pris soin de refaire une niche dans le socle. Cependant, les automobilistes contemporains ne s’arrêtent plus pour y déposer leur obole en remerciement !




Certains auteurs expriment un doute : a-t-on vraiment reconstruit la croix à son emplacement d'origine ? Ne se dressait-elle pas à un autre carrefour ? On dispose cependant des réponses faites par les curés des villages au questionnaire destiné à collecter des informations pour établir la carte de Cassini (parue en 1759). Le curé de Pommard écrit : "Sur le même chemin de Beaune à Chalon à un demi quart de lieue du côté d'Orient, est une croix dite la Croix Gauthey posée à l'entrée du chemin de Pommard à Beligny, au bout duquel joignant le village de Curtil est une grosse borne sous un chesne ou orme qui marque la séparation des finages de Pommard de Curty et Beligny."
Or, l'actuelle croix de Pommard se situe bien sur la route qui joint Pommard à Curtil. À l'évidence, ce texte prouve qu'une croix existait alors à ce carrefour.




Orientation
2 – La croix du Clos Blanc

Latitude :  47° 00' 34,73" N
Longitude : 4° 47' 54,79" E

Altitude : 249 m
Taille : 3,90 m

Inscriptions :
Sur le croisillon : INRI
Sur le piédestal :
Mundi
Salus et gloria 
1873
(Le salut et la gloire du monde, extrait de l'hymne Vexilla regis, VIe siècle)


Cette croix se trouve à une intersection, en face de l’entrée du château. Elle ne déborde pas sur la voie publique : on constate qu’elle est implantée sur l’angle d’une vigne, dont le propriétaire a sans doute fourni un morceau de terrain.
Au XIXe siècle, beaucoup d’anciennes croix sont rétablies, et on en crée de nouvelles. Comme cette croix n'est pas figurée sur le plan d'alignement de 1844, on peut supposer que 1873 est bien la date de sa construction.
Plusieurs croix à Pommard sont construites sur un modèle analogue : le fût et les branches du croisillon présentent une section octogonale.
Un Christ métallique est fixé sur la face sud-ouest. Une console permettait de poser un objet de culte sur le piédestal lors des cérémonies.






Orientation
3 – La croix du Clos de Verger

Latitude :  47° 00' 48,11" N
Longitude : 4° 47' 30,77" E

Altitude : 254 m
Taille : 4,20 m

Cette croix ressemble à la précédente. Elle est datée de l’année suivante, 1874. Est-elle l’œuvre du même artiste ?
Inscription sur le piédestal :
PIIS ADAUGE GRATIAM
REISQUE DONA VENIAM
1874
(Augmente la grâce pour les justes, et donne le pardon aux coupables)
L’inscription est tirée du même hymne Vexilla regis.


On remarque un ostensoir sculpté du côté nord-ouest du croisillon, et une couronne du côté opposé.







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4 – La croix de la rue des Charmots

Latitude :  47° 00' 38,86" N
Longitude : 4° 47' 36,86" E

Altitude : 249,50 m
Taille : 4,60 m


Inscriptions :
Sur le dé : O CRUX AVE (Salut ô Croix, tiré de l’hymne Vexilla regis)
Sur le piédestal :
JEAN CAILLET
ET ANNE
MICAULT SON
EPOUSE ONT FAIT
POSER CETTE
CROIX LE 30
MARS 1804
PASSANTS
PRIEZ P
POUR EUX

C’est une croix à fût cylindrique. Les branches du croisillon sont terminées par des fleurons en forme de boules. La base Mérimée
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=REF&VALUE_98=IA21004847
indique que la croix est probablement plus récente que le piédestal de 1804. En effet, elle est moins altérée et la gravure des lettres est plus régulière sur le dé que sur le piédestal.
Le monument est protégé de la circulation par deux fortes bornes, dont l'inclinaison montre qu'elles on reçu quelques chocs.
Jean Caillet et Anne Micault habitaient Pommard où ils étaient propriétaires. On leur doit une autre croix, plus richement ornée, la croix Brugnot. Jean Caillet est décédé en 1828 à 73 ans, et Anne Micault en 1829 à 77 ans.





5 – Croix du cimetière
Orientation

Latitude :  47° 00' 20,27" N
Longitude : 4° 48' 10,80" E

Altitude : 238,30 m
Taille : 4,30 m

Inscriptions :
IHS  sur le croisillon. C'est le monogramme du Christ.
1933  au revers du croisillon.
REQUIESCANT IN PACE  sur le piédestal (Qu’ils reposent en paix).
1852  au revers du piédestal, peu visible à cause de la proximité du mur de clôture.



Le monument est d'une structure simple. Comme pour trois autres croix de Pommard datant du milieu du XIXe siècle, on remarque que le fût et le croisillon présentent une section octogonale. Cette croix cependant se signale par la console de son piédestal, ornée et de grande taille.


Construite au milieu du cimetière en 1852, la croix a été ensuite déplacée et installée contre le mur du fond. Certainement, le croisillon n'est pas d'origine puisqu'il est daté de 1933.
Le piédestal repose sur deux marches carrées. La marche supérieure a été refaite en ciment, signe que quelques réparations ont été nécessaires. 
De même, le dé qui supporte le fût a lui aussi a été consolidé avec du ciment.





Orientation
6 – Croix Brugnot

Latitude :  47° 00' 25,88" N
Longitude : 4° 47' 45,04" E

Altitude : 246,80 m
Taille : 4,60 m  

Cette croix porterait le nom de la famille qui a donné le terrain sur lequel elle se trouve.
Elle possède un décor sculpté abondant sur le fût et sur le croisillon : ostensoir, calice, symboles astraux.
Comme un joyau dans un écrin, la croix est insérée dans un ensemble architectural, composé d’une alcôve en demi-cercle qui présente deux niches superposées au fond, et deux piles latérales surmontées d’une pomme de pin. Jadis, les deux piles servaient de support à une grille qui fermait le tout.
C'est un ensemble harmonieux où quelques courbes viennent adoucir l'élan vertical des piles et de la croix.
Deux bornes protectrices plantées en avant-poste au bord de la voie complètent le tout.
 
La croix Brugnot avec sa grille de protection (détail d'une carte postale ancienne)
Certains auteurs ont écrit que cette croix date du 16 janvier 1794. C'est une date étonnante : seulement deux mois auparavant, en novembre 1793, les iconoclastes de la Révolution mettaient en œuvre la déchristianisation et saccageaient tous les symboles religieux de notre région, comme cela se pratiquait dans la France entière. Aurait-on pris le risque de construire une croix aussi voyante en pleine Terreur, au bord d'une route passagère ?
D'ailleurs la base Mérimée suppose que sa construction est un peu plus tardive, elle date la croix du premier quart du XIXe siècle.
Inscription sur le croisillon : INRI
Inscription sur le piédestal :
DIEU
SOIT BENI
JEAN CAILLET ANNE
MICAULT ON FAIT POSER
CETTE CROIX
On a vu que ces mêmes personnes ont fait poser la croix de la rue des Charmots en 1804.




À gauche, le bras de la croix se termine par un croissant de lune. Celui de droite devait montrer un soleil ou une étoile, à l’instar de ce que l'on voit dans le cimetière de Volnay. Mais on constate que la pierre a été brisée, et l’emplacement du goujon de fer qui maintenait le motif est visible.


Le décor sculpté est très homogène et laisse supposer que rien ou presque n'a été remplacé depuis l'origine : les diverses parties de la croix ont été réalisées par le même artiste. Deux représentations en bas-relief, l'ostensoir du fût et le calice du croisillon, sont tout à fait comparables, particulièrement leur tige faite de sphères et de cœurs superposés.
Le motif en étoile à cinq pointes, avec une pointe en bas, se remarque aussi bien sur le fût que sur le piédestal (sur les faces latérales et sur la face arrière).


Au fond de l'alcôve, la niche inférieure montre des traces de fixation sur le pourtour, qui laissent envisager l'existence d'une grille protégeant une statue. La seconde niche a conservé une grille, ou plutôt un grillage, qui n'est sans doute pas d'origine car d'autres fixations correspondent à une grille différente. Cette seconde niche n'abrite pas davantage de statue. Plus ornée, munie d'une console sculptée semi-circulaire, elle forme un clocheton qui rappelle les deux piliers latéraux. L'existence de ces deux niches indique-t-elle que la croix a été placée sous le vocable de deux saints associés ?
La carte postale montre que le clocheton était surmonté comme les piliers latéraux par une pomme de pin qui a dû tomber. 
La dalle disposée sur le sol devant la croix, ordinairement de forme rectangulaire, est ici découpée en demi-cercle.
Cet ensemble architectural superbe et complet mériterait d'être restauré. Il a été récemment débarrassé d'une végétation envahissante qui masquait ses structures et risquait de les dégrader.





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7 – Croix des Argillières
 
Latitude :  47° 00' 47,95" N
Longitude : 4° 47' 56,52" E

Altitude : 264,50 m
Taille : environ 5,30 m

Cette croix se dresse au milieu du vignoble au bord d’un talus qui la met en valeur. Elle semble veiller sur les vignes. Louis Jacquelin, né en 1877, l’a fait ériger vers 1900.

La croix, faite de deux tiges de fer profilé, est implantée sur un support maçonné. La légèreté de la structure métallique nous incite à sous-estimer la taille réelle du monument. La branche verticale mesure déjà 3,75 m, auquel s'ajoute un piédestal d'environ 1,50 m, constitué de moëllons soigneusement appareillés et cimentés, mais dont les parois latérales forment des arrachements. Une telle disposition intègre parfaitement ce piédestal aux murets parfois ruinés qui entourent certaines parcelles.

Un imposant Christ métallique est fixé sur la face orientale.






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8 – Croix des Rugiens, ou Croix Noire


Latitude :  47° 00' 23,56" N
Longitude : 4° 47' 23,19" E

Altitude : 264,30
Taille : 3,80 m

Inscription sur le piédestal :
SPES UNICA
1867
(Unique espérance, mots extraits de l'hymne Vexilla regis)


Cette croix se trouve dans le vignoble, à l’intersection de deux chemins. Son piédestal est partiellement intégré à un mur de clôture.

Un auteur signale une autre inscription sur le socle : "LUDOVIC GILLOT, 15 ANS". Actuellement, cette deuxième inscription n’est plus visible. Figurait-elle sur un ancien piédestal ? Ou bien se trouve-t-elle au dos du piédestal actuel, dissimulée par le mur ? Personne n'a pu donner d'information sur la réalité de cette inscription. De même, l'enquête n'a pas permis de savoir qui pouvait être ce Ludovic Gillot.
Il semblerait que la partie arrière du piédestal soit grossièrement taillée, ce qui signifie que dès l'origine elle était destinée à être intégrée à un muret.

Sur le croisillon, un ostensoir est sculpté sur la face tournée vers le village, et une couronne sur la face occidentale. 


La date de 1867 n'est pas la date de construction, mais de reconstruction de cette croix, puisque le curé de Pommard la cite déjà à l'occasion de l'établissement de la carte de Cassini en 1759. Il indique que cette croix, dite "la Croix Noire" est à 500 pas de Pommard, sur le haut du chemin de Volnay, sur une motte de terre (qui n'existe plus). Il ajoute qu'elle est aperçue de fort loin.
 



9 – Croix disparues


Croix de la place de l’église


Cette croix était proche du grand portail de l’église.
Selon ce qu'écrit l'abbé Collon en 1782 dans son histoire de Pommard, le piédestal portait l'inscription : « Mr François Ballyot, prêtre natif de Charny en Auxois a fait faire cette croix en 1610. Ad omnem progressum, vestitum, calceatum, frontem crucis signaculo ferimus. S. Basil. Ca. 27 »
(À chaque action, telle que se vêtir, se chausser, marquons notre front du signe de la croix)

Avant d’être reprise par saint Basile (IVe siècle) dans son livre de l’Esprit-Saint chapitre 27, la phrase latine originale se trouve dans les écrits de Tertullien (IIe – IIIe siècles) sous une forme plus développée (De corona militis, chapitre 3).
Notons que ces sources authentiques utilisent le verbe « terimus » et non « ferimus » comme cela était écrit sur la croix selon l'abbé Collon. Le sens n'est pas exactement le même : au lieu de "frapper" notre front (ferimus), nous devons littéralement l'« user » (terimus) par la fréquence des signes de croix.

Le 2 juillet 1950, jour de la Saint-Pierre, les bras de cette croix, détachés du socle, causèrent un grave accident à une habitante de Pommard. En vertu d’une décision du conseil municipal, le socle a été enlevé en 1953.

Voici ce qu'en dit le journal "Beaune-Informations" du mercredi 5 juillet 1950 :
"POMMARD. - Une croix s'effondre.
Dimanche matin, vers 11 h., la croix de pierre de 3 mètres 50 de haut, qui se trouve devant l'église de Pommard est tombée de son socle, blessant trois personnes : Mme P., qui a des blessures internes sérieuses ; Mlle G., gravement atteinte à la tête et une jeune Parisienne en vacances chez Mme P., qui, elle, ne porte que des contusions sans gravité.
Mme P. et Mlle G. ont été transportées à l'Hôtel-Dieu de Beaune.
On ne s'explique pas pourquoi la croix s'est effondrée. Sa base était lézardée depuis longtemps, mais ne donnait pas d'inquiétude. Un manège forain, qui se trouvait à proximité et qui appartient à M. R., de Beaune, tournait, mais ne l'a pas heurtée. L'accident s'est produit alors que les trois personnes regardaient tourner le manège et stationnaient à 1 mètre 30 environ de la croix."

Sur la gauche, le portail de l'église. La croix est à droite, avec ses marches carrées encadrées par quatre bornes (détail d'une carte postale ancienne, Drouhin, coiffeur-éditeur, Pommard)
Personne ne sait ce que sont devenus les débris de cette croix. Il aurait été souhaitable de conserver au moins le piédestal et son inscription vieille de quatre siècles.




Croix du Guidon de Pommard

Cette croix, qui figure sur d'anciens plans du XVIIIe siècle, et qui est peut-être encore plus ancienne, se dressait à la séparation des routes de Chalon et d'Autun, et faisait la limite entre les territoires de Beaune et de Pommard. On l'appelait la croix des Levées. C'était une croix de pierre. On connaît son aspect grâce à un dessin de Lallemand daté des années 1780.

Le guidon de Pommard et sa croix vers 1780 : à droite, à mi-côteau, Pommard puis Volnay, au fond à gauche Meursault




Croix Blanche

Cette autre croix était installée au carrefour situé près de l'ancienne gare de Pommard, à l'intersection de la route D973 et de celle qui conduit à Meloisey. Seul son nom a survécu et sert à désigner un lieu-dit. Au moment de l'établissement de la carte de Cassini, le curé de Pommard écrit qu'il s'agit d'une "grande croix de pierre, à 500 pas du village".


Croix du village

Une autre croix existait dans le village au XVIIIe siècle. Elle est mentionnée sur un plan de l'atlas général des routes de la province de Bourgogne, qui est un document établi entre 1759 et 1780, et que l'on peut consulter sur le site des Archives départementales de la Côte d'Or. Cette croix semble avoir été située dans l'actuelle rue de Francorchamps, non loin de ce qui était alors le presbytère.





ANNEXE : le dépliant des croix de Pommard




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